Le Réveil d'un Homme d'après Dostoïevski
Mise en scène et lumière : Aurélia Guillet
Avec Thomas Champeau
Son : Jérôme Castel avec Aurélia Guillet
Production : Image et 1/2, Festival de Caves
Le Réveil d’un homme est une proposition qui s’inspire, principalement, du Rêve d’un homme ridicule de Dostoïevski. Nous y reprenons la trame proposée par Dostoïevski, à savoir l’histoire d’un homme qui veut se suicider mais qui, au lieu de se tuer, s’endort, fait un rêve et se réveille animé du désir de vivre. Fiction sur ce qui peut rendre espoir à un être pris dans la spirale d’un nihilisme solitaire.
A travers son rêve, cet homme fait l’expérience comme d’une énigme qui se révèle à lui et le fonde secrètement. Le rêve que fait cet homme lui ouvre un espace de confrontation à lui-même. Il y fait l’expérience d’une « désidéalisation », qui n’est pas une résignation mais bien la reconquête de son sentiment d’existence.
« Dans la pénombre, au plus près du public qui s’est installé sur les deux rangées de chaises serrées sous l’épaisse voûte de pierres et de briques de la cave, un homme, jeune, bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles, de noir vêtu, tient à la main un révolver. Doucement, fermement, il dit son intention d’en finir avec la vie qui l’insupporte absolument. A partir du Rêve d’un homme ridicule de Dostoïevski, Aurélia Guillet et Arnaud Maïsetti proposent ce Réveil d’un homme, interprété par Thomas Champeau. (…) Le révolver est à portée de main, le corps de l’acteur, effondré sur le sol est à vingt ou trente centimètres des baskets des spectateurs. Lorsqu’il conte avec un effroi mêlé de délectation le transport du cercueil dans lequel son corps a été glissé, le partage est total. Et Thomas Champeau est simplement remarquable dans la posture de cet individu qui au réveil aura une toute autre envie de vivre à nouveau. »
Gérald Rossi, L'Humanité
« Voici une belle pépite qu'on apprécie de trouver dans la profondeur des caves, Le Réveil d'un Homme se prête tout à fait à ce lieu. Cette variation à partir du Rêve d'un homme ridicule de Dostoïevski proposée par la metteuse en scène Aurélia Guillet nous expose la fragilité de l'homme et nous entraîne dans un voyage intérieur troublant. Le comédien Thomas Champeau donne à à voir la profondeur d'âme du personnage qui veut se suicider et se met soudain à rêver de sa mort. Cet être lucide sur le monde qui l’entoure nous fait pénétrer dans un espace intime unique où la mort a son rôle à jouer et nous renvoie à notre condition existentielle et à notre fin inéluctable. Les dialogues d’Arnaud Maïsetti sont fins et l’intensité dramaturgique est soulignée par les jeux de lumière. »
Paula Gomes, Théâtractu
Article dans Next Libération :
https://next.liberation.fr/culture/2019/05/06/passages-printemps-proustien-les-musiques-notre-selection-des-festivals-de-la-semaine_1724694?fbclid=IwAR0vJnBheaCRK6pxU_uW8Ub1zJ0Zr0xVYpiPKyXgDJtTHshgpEZnQjqTh5Y