Les Irresponsables d'Hermann Broch - TNP de Villeurbanne

Photos de Juliette Parisot







Teaser : https://www.youtube.com/watch?v=Q-kF20QE61o

 

Traduction : Irène Bonnaud

Mise en scène, scénographie, lumière : Aurélia Guillet

Avec : Adeline Guillot, Marie Piemontese, Pierric Plathier

Son : Jérôme Castel

Vidéo : Jérémie Scheidler

Costumes : Benjamin Moreau

Collaboration à la scénographie et lumière : Jean-Gabriel Valot


Très finement, Aurélia Guillet choisit des lumières entre chien et loup et des espaces de jeu fuyant l’avant-scène, préférant des espèces de niches, de recoins, des voiles, tout en encourageant ses comédiens Marie Piémontese (Zerline) et Pierric Plathier (A) à user d’une parole présente comme si elle revenait du passé. Admirable. Comme ce qui vas suivre après l’entracte. Médiapart ; J.P. Thibaudat

“Les Irresponsables” : Quand la pièce d’Hermann Broch se fait l’écho de la Russie de Poutine Aurélia Gillet choisit d’embrasser l’œuvre à travers divers médias en mixant le théâtre à un travail graphique sur des documents d’archives et en ayant recours à des parties filmées en vidéo. Une manière pour elle de s’accorder aux multiples perspectives offertes par un recueil de textes où l’auteur mêle la poésie, l’essai, le conte et la narration romanesque pour étayer sa démonstration. Tel le ver dans le fruit, Zerline (magnifique Marie Piemontese) mène secrètement son monde au chaos. En se confiant, elle soulage sa conscience auprès d’Andréas (Pierric Plathier), le locataire d’une chambre de la maison bourgeoise où elle est employée. Les Inrockuptibles – Patrick Sourd

Mettre en scène ces Irresponsables est un défi. Aurélia Guillet se concentre sur la servante Zerline, Hildegarde, la fille bâtarde de la baronne, et A., un homme qui, écrit Broch, « ne se rappelait pas avoir jamais fait acte de volonté ». Les trois personnages évoluent dans le décor allusif d'un intérieur bourgeois, avec des draps blancs sur les meubles. D'autres les accompagnent, filmés sur les trois écrans où s'enlacent paysages et images d'actualités. Il y a, dans cette mise en scène, une inquiétante douceur qui retient l'attention. Le Monde Brigitte Salino 


Les images sont puissantes, les lumières, les sons, on l’a dit, le rythme oppressant, tout fait que l’on demeure très attentif, happé d’entrée de jeu ; le découpage est très convaincant. Marie Piemontese, est Zerline. Long récit, sobriété de la mise en scène, rigueur de la comédienne, tout ici, subjugue. (…) Adeline Guillot, que l’on vient de retrouver du côté de Marc Lainé, est la lumineuse et sombre pourtant Hildegarde. Belle présence, voix envoutante. Elle est face au « A » de Pierric Plathier, qui est, comme ses camarades, d’une densité certaine, parfois en voix off. Et toujours excellent, énigmatique ou d’une sourde violence, comme l’exige le «personnage». Lejournaldarmelleheliot.fr, Armelle Heliot

 

Après son adaptation très remarquée du Train Zéro de Iouri Bouïda, la metteuse en scène Aurélia Guillet se penche à nouveau sur une matière romanesque pour cette création produite par le TNP.
Par des films projetés en insert, des poèmes en voix off ou des archives visuelles et sonores, elle orchestre savamment un ébranlement de la perception. L'atmosphère ombragée, presque surnaturelle, reflète dans une certaine mesure le flux de pensée qui traverse les personnages, à la lisière du conscient. Dans le sillon d'Hermann Broch qui écrit l'Histoire du point de vue de la réalité concrète des corps, elle affronte par la scène la part obscure de la conscience humaine. Sceneweb Vincent Bouquet 

Avant toute chose, ce qui frappe dans Les Irresponsables d'Hermann Broch, c'est la poésie des mots,
la beauté du texte. Sublimement et subtilement éclairée par la mise en scène tout en épure et sobriété d'Aurélia Guillet, l'écriture de l'auteur autrichien prend vie sous les yeux des spectateurs. Dense, intense, a
̂pre autant qu'ensorcelante, elle entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine, dans ce qu'elle peut avoir de lumineux comme de très sombre. L'oeil d'Olivier Olivier Frégaville-Gratian d'Amore 

Est palpable, dans l’atmosphère scénique et scénographique, la recherche d’intensité de jeu des acteurs, à travers Marie Piemontese, une admirable servante Zerline de grande dignité – une belle présence existentielle à soi et douée d’un regard philosophique et sociologique porté sur le monde.
Adeline Guillot incarne une Hildegarde battante, violente et subversive, provoquant l’homme à séduire, et Pierric Plathier porte en lui toute la nonchalance d’un être non investi et non désirant.  Un beau spectacle délicat, ouvert à la réflexion politique, sociale et existentielle qui fait grand écho à l’actualité de nos temps de catastrophe humanitaire, marqués par les délires d’un homme « fort », qui n’a pu être arrêté – cap au pire – sur sa route de destruction et d’anéantissement. Hottello - Véronique Hotte

 

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